Nous serons plus d'une vingtaine à arpenter les vignes de ce coin vallonné de l’Entre-Deux-Mers par une matinée "frisquette" mais ensoleillée !Départ du village de Pian sur Garonne dont l'église possède un clocher imposant dominant la vallée de la Garonne.
Une rando variée avec pas mal de dénivelés sur petites routes entre vignes et sous bois mais chargée d'histoire avec une basilique , un chemin de croix et un calvaire, le moulin de Cussol restauré, le Pas de la mule et sa légende, mais aussi l'ombre de François Mauriac et la tombe de Toulouse Lautrec.
sur le plan historique ,une plaque commémorative apposée sur le mur d’un bâtiment rappelle que durant l’occupation de la France par l’Allemagne, la ligne de démarcation séparant la zone libre de la zone occupée passait dans le village
Nous continuons à serpenter parmi les rangs de vignes et après maints et maints détours entre vignes et sous-bois nous arrivons au sommet d'une colline ,au loin, nous avons une superbe vue sur le Château de Malromé
Château de Malromé : demeure de Henri Toulouse Lautrec peintre et lithographe français né en 1864 à Albi et mort en septembre 1901 à Malromé
Henri de Toulouse-Lautrec est né dans l'une des plus vieilles familles nobles de France Au XIXème, les mariages dans la noblesse se faisaient couramment entre cousins afin d'éviter la division des patrimoines et l'amoindrissement de la fortune. Ce fut le cas des parents d'Henri,
Henri de Toulouse-Lautrec eut une enfance heureuse jusqu'au moment où se révéla en 1874 une maladie qui affectait le développement des os; Il s'agit d'une maladie génétique ,ses parents étant cousins germains Maladie qui aggrava son retard de croissance
En juillet 1881, Henri est reçu au baccalauréat à Toulouse . C'est alors qu'il décide de devenir artiste.Toulouse-Lautrec vécut pour son art. Il devint un peintre du postimpressionnisme, un illustrateur de l’Art Nouveau et un remarquable lithographe
Ses peintures décrivent la vie au Moulin Rouge et dans d’autres cabarets et théâtres montmartrois ou parisiens (net
En 1883, la Comtesse Adèle de Toulouse Lautrec fit l’acquisition du domaine, attirée par la proximité de Verdelais, haut lieu de pèlerinage.
Son fils Henri effectuera de fréquents séjours à Malromé. Il se plaît en ces lieux,« peint sans relâche et, pour se détendre, rame et tire à l’arc avec des engins envoyés par son père ». C’est à Malromé qu’il finira ses jours le 9 septembre 1901.
Les premières traces du château et de son vignoble remontent au XVIème siècle
Vers 1780 le château est transmis à Catherine de Forcade, veuve du Baron de Malromé, qui rebaptisera le château du patronyme de son époux.
En 1847, le château est transmis à Jean de Forcade, président du Conseil d’Etat sous Napoléon III, et à son demi-frère, le Maréchal de Saint-Arnaud, gouverneur de Paris et ministre de la guerre. Tous deux feront restaurer le château « d’après Viollet-le-Duc ».
Nouveau départ mais toujours avec le sourire !Un chemin encaissé nous conduit jusqu'au petit ruisseau que nous traversons tout en admirant la beauté des sous bois
En direction du " Pas de la Mule" : Nous atteignons l'espace de pique-nique couvert situé près des statues et de la fontaine.
le Pas de la mule
Vers 1295, pendant la guerre contre les Anglais, la chapelle est pillée, incendiée... La statue est cachée et enfouie dans un trou maçonné... Un jour, vers 1390 selon la tradition, la Comtesse de Foix, en allant visiter ses terres et passant au milieu des bois, aurait trouvé la cache où était placée la statue.
« La mule qui portait la Comtesse de Foix s’arrêta sans pouvoir avancer ou reculer, et enfonça un de ses pieds de la profondeur de 4 ou 5 pouces dans une pierre fort dure où elle imprima la figure de son fer. »
« Cette dame, surprise d’un tel prodige, descendit aussitôt et fit lever cette pierre dessous laquelle se trouva la statue en bois, bien conservée, sans altération… »
La statue est retrouvée par la Comtesse de Foix au pas de la mule. La Comtesse fait restaurer la chapelle.
Histoire de la Fontaine du Pas de la Mule.
Cette fontaine est située au lieu dit Luc de Verdelais (ancienne Commune d'Aubiac), le mot vient de Lucus, le bois sacré, le bosquet où est vénérée une idole.
C'est seulement au 4ème siècle que les paysans de la région furent évangélisés, grâce aux moines prêtres de St-Martin de Tours. L'un d'eux, Macaire fût le premier à venir dans la région. Vint- il au Luc? Quoi qu'il en soit, un culte chrétien a du se perpétuer au Luc au cours des cinq siècles des invasions barbares, du 5ème au 10ème siècle. La dévotion à la Vierge s'est répandue au 13ème siècle. Le chevalier croisé Géraud de Graves choisit comme retraite le Luc et voua la petite chapelle de son ermitage à Notre-Dame.
En ce lieu, une fontaine votive est accompagné d'un groupe commémoratif dit du pas de la mule. Il est constitué de six statues en grès datant du 19ème siècle et installées sous un appentis le long de la falaise à gauche de la fontaine et illustrant cet épisode
Une jolie Vierge sculptée orne cette fontaine dont l'eau aurait des propriétés miraculeuses.
Nous empruntons ensuite le petit chemin qui monte à l'arrière de la rivière pour atteindre la petite route en surplomb et le petit village de Verdelais
Nous entrons dans Verdelais par le petit sentier goudronné … … traversant le Galouchey sur le pont au pied des maisons … le clocher domine le village …
Verdelais est un petit village niché dans la verdure qui a un passé chargé d'histoire.
cité dont les origines remontent en 1112 lorsqu'un croisé, le chevalier Géraud de Graves, revenu de Jérusalem fonda un oratoire dédié à Notre-Dame. Puis des moines se succédèrent, des miracles eurent lieu et Verdelais devint un lieu de pèlerinage qui connut une histoire très agitée lors des guerres de religion. La basilique Notre-Dame date du XVIIè siècle, remaniée au XIXè
« Les Allées » : le bourg se caractérise par deux belles allées centrales bordées d'arbres avec un remarquable alignement de façades du XIXe. Ce sont d'anciens établissements hôteliers destinés à accueillir les pèlerinages de masse de cette époque Place dénommée aujourd’hui « Les Allées », se trouve face à la Basilique et permettait d’accueillir les centaines de pèlerins.
Le couvent des célestins se répartit sur deux cloîtres.et se développe sur un côté des allées Il accueille aujourd'hui le musée d'Art religieux, la mairie et l'école. Le plus proche de la basilique, reconstruit au XIXe siècle, accueille le presbytère. Le cloître le plus ancien conserve deux galeries superposées en anse de panier, analogues à celle du couvent des Ursulines de Saint-Macaire.
Selon la légende, c'est une comtesse de Foix, découvrant au 12ème siècle une statue enterrée de la Vierge, qui fut à l'origine du grand pèlerinage de Verdelais. Le centre existait toutefois dès le 14ème siècle et était célèbre pour les miracles opérés par la Vierge miraculeuse. Le monastère est développé ensuite par les Célestins pour devenir au XVIIème siècle un grand centre de pèlerinage où les fidèles se rendent, souvent pieds nus, depuis les rives de la Garonne. La commune reste profondément marquée par la singularité de ce pèlerinage. De nombreux ex-voto sont visibles dans la basilique Notre-Dame et au musée d'art religieux.
Après le repas pris dans un restaurant :Hostellerie Géraud de Graves
Hostellerie sise dans l'ancien couvent des moines Célestins, au pied de la basilique Notre-Dame, au cœur du village
Nous voilà sur la place ; Jean Claude en profite pour nous présenter en quelques mots la basilique
La basilique Notre-Dame-de-Verdelais ( XVIIe et XIXe siècles ) lieu de pèlerinage marial (15 août) du diocèse de Bordeaux dont les origines remontent au XIIe siècle.
La Basilique réunit les différents apports des siècles passés. Ses fondations datent du XIIème siècle. On peut y admirer plus particulièrement le choeur baroque La nef a été enrichie de peintures "naïves", ex-voto peints du XVIIIème siècle, ex-votos marins, coeurs ex-voto, marbres Le clocher, repris en 1875, est surmonté d'une vierge en cuivre doré de 3,75 mètres de haut.
L''édifice offre la texture d'un lieu de pèlerinage permettant de rassembler une foule dans une même vénération de la statue porteuse de miracles. La façade, rehaussée de statues de saint Joseph, saint Jean, saint Dominique et saint Simon Stock est accompagnée d'un vaste parvis structuré en allées permettant l'organisation de cérémonies en plein air.
Nous nous préparons à une "petite" grimpette..histoire de se mettre en jambe après un repas très apprécié de tous ......
Puis ascension du chemin de croix et arrivée au calvaire
Avant de monter au calvaire Passage au cimetière de Verdelais où nous nous arrêtons devant la tombe de Henri de Toulouse Lautrec , célèbre peintre et affichiste de la vie parisienne au XIXème siècle
Tombe de Henri de Toulouse Lautrec
Henri de Toulouse Lautrec , célèbre peintre et affichiste de la vie parisienne au XIXème siècle ; né à Albi le 24 novembre1864 , mort au château de Malromé (St-André-du-Bois) et enterré avec sa mère
Montée par le chemin de croix composé de 14 chapelles Suite à l’usure du temps et aux différentes tempêtes, les stations ont été abîmées ou fragilisées et sont en pleine rénovation
A la fin du XVIIe siècle, un premier calvaire est établi sur le mont Cussol par le père Proust, avec seulement quatre chapelles, au moment où il faut construire un chemin praticable pour les pèlerins venus de Saint-Macaire.
Montée au calvaire
Le Calvaire
Entre 1855 et 1868, le cardinal Donnet fait aménager la colline de Cussol qui s'élève au sud du bourg, au-dessus du cimetière communal. À l'entrée du chemin de croix, se trouve la chapelle dite de la Sainte-Agonie construite sur la base d'une chapelle pré- existante.
Le chemin s'élève en sinuant dans un sous-bois et est jalonné, de part et d'autre, de quatorze chapelles de style néogothique, toutes identiques quant à leur forme et leur taille
Chapelles qui représentent les quatorze stations du chemin de croix. Les dites stations font l'objet, dans chaque chapelle, d'un bas-relief sculpté présentant la scène de la station : condamnation, charge de la croix, première chute, rencontre de la mère du Christ...en grès céramique. Le parcours se termine par la chapelle du Saint-Sépulcre.
Au sommet de la colline, un calvaire monumental !
…Les trois croix du sommet, initialement en bois, seront remplacées par des croix métalliques pour contrer les effets de la foudre.
Nous prenons le temps d’admirer le paysage sur la vallée de la Garonne , le vignoble de Sauternes, les Landes girondines et, lorsque certaines conditions sont réunies, on peut distinguer la chaîne des Pyrénées.
Nous reprenons la route vers une autre curiosité qui se profile toute proche ! Le magnifique moulin à vent de Cussol et ses ailes imposantes.
Moulin à vent de Cussol
Moulin tour à farine datant du XVIIIe siècle construit par les moines de l'ordre des Célestins. La commune l'acquiert en 1997, une "Association du Moulin de Cussol" est créée et s'occupe de sa restauration (tour, toit, ailes et mécanisme intérieur) possible grâce à des subventions municipales, départementales, régionales et européennes, ainsi que la participation de tous les membres de l'association à titre bénévole. Il domine la vallée de la Garonne.
Pas très loin de ce magnifique moulin, dans une propriété vinicole, une autre tour de moulin ...
Nous partons pour le domaine de Malagar ,demeure de l'écrivain François Mauriac , dont nous apercevons la célèbre allée de cyprès, reconnaissable de très loin
Nous contournerons la propriété profitant du paysage …et toujours un réel plaisir de longer cette célèbre allée de cyprès ! Nous débouchons dans le jardin de Malagar
Les marcheurs déambulent dans le parc et le potager et savourent à nouveau ce magnifique panorama. nous nous dirigeons ensuite vers la terrasse où Mauriac aimait à méditer … le banc ayant été dérobé ce n’est donc pas l’original mais un qui lui ressemble Nous faisons ensuite le tour de cette magnifique demeure (propriété du Conseil Régional depuis 1985) … et là encore le paysage vu depuis là haut est magnifique…
« Les plus anciennes traces de l’histoire du domaine remontent à la fin du XVIème siècle. Ce domaine est le fief de plusieurs maisons nobles de Saint-Macaire. Il devient ensuite la propriété des moines célestins. Jusque-là habité par des métayers et souvent laissé à l’abandon, c’est grâce à Arnaud Duthoya que le domaine devient lieu de résidence. D’un point de vue architectural, le Malagar de François Mauriac est très proche de celui de la fin du XVIIème siècle.
Le domaine de Malagar, dont Mauriac hérite en 1927, sera "sa maison des champs", un lieu de vie et d’écriture. En 1985, le domaine devient propriété du Conseil régional d’Aquitaine par donation des enfants de l'écrivain. Le Centre François Mauriac de Malagar fait désormais revivre le domaine et rayonner l'oeuvre de l'écrivain.
Ce domaine comprend une maison de maître enserrée par deux chais, un corps de ferme avec ses étables et ses écuries, un parc de quatre hectares. Il est acheté en 1843 par Jean Mauriac, arrière-grand-père de l’écrivain. François Mauriac en hérite en 1927 et y séjournera trois mois par an jusqu’en 1968.
C’est François Mauriac qui fait agrandir Malagar en créant un cabinet de travail ainsi que deux chambres. Par ailleurs, il est très attaché à ce qu’il appelle son « apport personnel », c’est-à-dire les plantations de pins en bas du domaine, l’allée de peupliers le long de la prairie et des vignes, et la fameuse ligne de cyprès plantés en 1937, ponctuée de pins parasols.(net)
Le lecteur de Mauriac pourra retrouver Malagar dans les milliers de pages de son œuvre romanesque, de son œuvre autobiographique et de son œuvre journalistique. Maison de vacances, Malagar donne l’occasion de regroupements familiaux notamment avec sa sœur et ses frères
Maison secondaire de l’écrivain, c’est à Malagar que François Mauriac a reçu quelques visiteurs célèbres dont : André Gide, André Maurois, Philippe Noiret, Claude Roy, Jean-Jacques Servan-Schreiber, Philipe Sollers... Maison d’écrivain, Malagar reste pour François Mauriac un lieu d’inspiration privilégié. De la beauté des paysages de Malagar sont nées les pages de La Chair et le sang, Destins, Le Nœud de vipères, Le Bloc-notes, Les Mémoires Intérieurs… »
François Mauriac (1885-1970). Né à Bordeaux, il se consacre très tôt à la littérature. Grand romancier, il sera aussi poète, essayiste et dramaturge. Son oeuvre romanesque (Thérèse Desqueyroux, Le Noeud de vipères,...) est marquée par l'éducation religieuse qu'il a reçue de sa mère et profondément ancrée dans un "terroir" (Bordeaux, les Landes). Il est élu à l’Académie française en 1933 et reçoit le prix Nobel de littérature en 1952. Journaliste de talent, il s'exprime en tant qu'intellectuel engagé, témoin de son temps, dans son Bloc-notes, chronique qui paraît dans L'Express et Le Figaro littéraire de 1952 à 1970.
Le parc
D’une superficie de quatre hectares, le parc est découpé en plusieurs zones : la garenne et son pigeonnier, le verger, les charmilles, la terrasse de Malagar avec le fameux banc où Mauriac aimait à écrire, le potager, l’allée de cyprès, l’allée de peupliers.
Le vignoble de Malagar jouxte la propriété, mais ne fait plus partie du domaine.
Au sol, des citations de François Mauriac gravées sur des plaques illustrent le travail du romancier.
Nous repartons à travers vignes ,admirant les paysages et profitant des rayons d'un soleil hivernal
Tout en haut d'une colline, nous gagnons la Croix de Bord où nous faisons une halte pour admirer le panorama
La croix de Bord qui regarde la vallée et offre un point de vue magnifique de la région Elle était aussi un point de repère pour les pèlerins qui arrivaient en bateau par la Garonne à bord de petits bateaux à voile
Après avoir arpenté allées de vignes ,remonté petites routes, nous profitons de beaux points de vue sur Malagar, les moulins de Cussol et Verdelais …
Enfin dernière montée en zig-zag à travers vignes et à mi-pente … nous apercevons enfin le clocher de l'église du Pian ! Nous sommes sur le chemin du retour, avec encore quelques dénivelés mettant à rude épreuve nos mollets !!!
Une randonnée sportive (Qui dit coteau dit montée !) et culturelle autour de Verdelais en passant par le calvaire, le moulin de Cussol, le château de Malagar, le château de Malrome et pour finir le tombeau de Toulouse Lautrec et la Basilique
Une randonnée où nous avons fait provision de paysages de vignes magnifiques , de sous-bois et de vallons ,de points de vue lointains sur la vallée de la Garonne et le Sauternais ;
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MICHEL CHABAGNAC 29/01/2019 10:29