Ce mardi, Martine nous propose une agréable balade sur les petites routes et chemins de Carbon blanc -Sainte Eulalie De jolies maisons de maître, des parcs parfaitement entretenus, des rangs de vigne parfaitement rectilignes, et des paysages qui se parent des belles couleurs de l'automne...
Pour terminer nous passerons devant deux monuments emblématiques de nos deux communes que sont l'abbaye de Bonlieu et l'usine de papier tue mouches
Propriété privée, située dans la commune de Sainte-Eulalie, l'abbaye de Bonlieu a été fondée en 1141 par le moine Sicaire, « frère » du baron Gaston de Montferrand. Selon la charte de fondation, Sicaire s'engage à défricher les terres qui lui sont allouées et à construire un couvent, une chapelle et un hôpital. Par ce don, l'objectif de Gaston de Montferrand est donc de valoriser des terres jusqu'alors incultes, de les sécuriser car elles étaient peuplées de « brigands, quêteurs de chemin, larrons, meurtriers et autres manières de gens useux de mauvaises vies» et d'y attirer une population travailleuse. Le hameau de Carbon-Blanc doit ainsi sa création à l'abbaye de Bonlieu et au dispensaire pour lépreux que ses moines implantèrent sur la voie reliant Bordeaux au nord du pays, et sur laquelle cheminaient pèlerins et marchands en quête d'hospitalité.
L'abbaye de Bonlieu appartenait à l'ordre de Cîteaux et ses religieux avaient donc fait vœu de pauvreté. De fait, les occupations des moines se partageaient entre la prière, l'étude et le travail manuel.
Protégée des barons de Montferrand et d’Aliénor d’Aquitaine qui y fit plusieurs séjours (Un ensemble de vitrail de l'église paroissiale de Carbon-Blanc rappelle le passage à l'abbaye d'Aliénor d'Aquitaine dans les années 1150-1160 )Bonlieu devint prospère et bénéficia de nombreux privilèges, notamment pour la vente de ses vins et de sa liqueur. En effet, les moines de Bonlieu qui n'excédèrent jamais une vingtaine ont développé les cultures de céréales et de vignes, et ils construisirent aussi un moulin à eau sur une dérivation du Gua.
Lors des guerres entre la France et l’Angleterre, l'abbaye fut pillée et les bâtiments d'origine totalement détruits par un incendie. Reconstruite, elle devint définitivement propriété privée lors de la vente des biens nationaux sous la Révolution. Ainsi au fil du temps, l'abbaye de Bonlieu a-t-elle subi des modifications et il ne reste désormais que quelques traces des anciens bâtiments monastiques : une cour intérieure à l'emplacement de l'ancien cloître, deux piliers de l'ancienne chapelle détruite, quelques fenêtres d'origine du dortoir des moines ...
Site religieux et foyer historique de peuplement, l'abbaye de Bonlieu reste aujourd'hui une demeure de qualité entourée d'un grand parc boisé et agrémentée d'un petit vignoble.(net)
Auteur : M.Dagens
Nous passons devant les bâtiments d’une ancienne usine coincée entre la ligne de chemin de fer et la route de l’abbaye de Bonlieu. Ces bâtiments dans lesquels on produisait la fameuse pâte existent toujours mais avec l’arrivée des insecticides et la concurrence, l’usine ferma ses portes au début du XXe siècle.
Petite histoire : Après les rubans torsadés enduits de glu accrochés aux plafonds afin de débarrasser les demeures de l’envahissante mouche domestique on chercha à rendre moins répugnant l’indispensable piège : ainsi un globe de verre trônait parfois au milieu des tables de cuisine ou de salle à manger
Puis un autre système fut mis au point. C’est un pharmacien exerçant à Bordeaux, le docteur Jean Moure (1815–1881), qui mit au point et fit breveter une formule chimique pour attraper les mouches plus « proprement ».
Cette « glu » était étalée sur des feuilles de papier placées par les utilisateurs dans une assiette au coin du buffet ou de la cheminée, procédé très efficace et discret donc beaucoup plus esthétique que les tortillons accrochés, avant guerre, à l’ampoule centrale électrique.
L’usine qui fabriquait la célèbre « pâte magique » était installée dans des bâtiments face à l’entrée de l’abbaye de Bonlieu, sur la commune de Sainte-Eulalie. « Il s’agissait d’une affaire florissante qui fournissait même la cour des tsars de Russie », racontait le Professeur Michel Portmann , qui fut aussi le parent et héritier du pharmacien (net)
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