Histoire
Le nom de Cambes viendrait de cambo "courbe de rivière".
Antiquité
Quoique probablement fréquenté avant la conquête, les premiers vestiges d'occupation qui nous sont parvenus sont les restes d'un hypocauste (système de chauffage) d'une villa gallo-romaine à l'emplacement du Bourg.
Moyen Âge
Le village a ensuite probablement souffert des incursions des Sarrazins et surtout des Normands. Au Xe siècle apparait la seigneurie. On trouve un Raymond de Cambes dans l'expédition de Guillaume IX de Poitiers en Espagne (1119). L'église est bâtie au XIIe siècle. C'est à cette époque que l'abbaye bénédictine de Sainte-Croix devient un gros propriétaire foncier. Elle participe à l'économie, en faisant construire notamment un moulin. Cambes est alors prospère. Elle le reste sous l'autorité des rois d'Angleterre - malgré quelques épisodes dramatiques. La paix (1453) et l'arrivée d'une nouvelle population donnent un nouvel élan à la commune. Pendant la Fronde, Cambes a été le théâtre d'une bataille entre les troupes du duc d'Epernon, gouverneur de Guyenne, et celles du parlement de Bordeaux.
Époque moderne
Sur la place de l'église eut lieu au XVII ème siècle, pendant la Fronde (minorité de Louis XIV), une bataille importante contre le bue d'Epernon, Gouverneur de Guyenne, venant de CADILLAC et les habitants de CAMBES, frondeurs et contre le gouvernement de Mazarin. En face de CAMBES, de l'autre côté de la Garonne, existait une forteresse d'où était tirés des coups de canons sur CAMBES. La bataille fut furieuse et fit 150 morts. Les prisonniers furent enfermés au Fort du Hâ.
Le premier port antique de CAMBES fut construit sur l'estey qui fait face à la boulangerie et qui se jette dans la Garonne. CAMBES comportait aux XVII et XVIII siècles, 3 ports : le Petit port édifié sur cet estey, le Grand-Port à l'autre extrémité des allées de la Concorde et le Port d'ESCONAC. On y fabriquait des bateaux, il existait une corderie qui confectionnait les voiles et les cordages. Le commerce y était important ; la « grande maison » dans le bourg sur la D10 était une capitainerie.
La pêche à l'alose se pratiquait avec des filets dérivants ; dans leurs filets, les pêcheurs ramenaient des aloses, des mules, des carrelets, des saumons à chair blanche, des poissons-chats, des gaffes et parfois, des esturgeons (appelés localement «créacs»). Sur le bord de l'eau existait un local (actuellement siège de nos peintres) où était confectionné avec les œufs d'esturgeons, le caviar de Gironde, qui était plus fin de goût que celui de Russie. Une communauté russe élut domicile à CAMBES pendant la Révolution Russe, dont un neveu de Léon TOLSTOÏ et sa femme, tous deux écrivains. Ils furent logés aux Marronniers et dans une maison du bourg. Il y termina un de ses romans, « les Sœurs ». Ces russes expliquèrent que chez eux, les œufs d'esturgeons étaient une richesse alors que nos villageois les donnaient à manger aux poules !
En montant la côte en face du restaurant Pascal D, existe la maison familiale d'Henriette CANABY, accusée d'avoir empoisonné son mari. François MAURIAC assista à son procès et s'inspira de cet événement pour en faire son roman « Thérèse DESQUEYROUX ». Henriette CANABY, donc la vraie Thérèse DESQUEYROUX, mourut dans cette maison et est enterrée dans le vieux cimetière de CAMBES.
Sur le mur de l'église est apposée une plaque qui commémore la présence dans notre village d'un illustre personnage, Nicolas BREMONTIER. En haut du chemin que nous allons emprunter, nous passons devant la maison qu'il a habitée pendant quelques années. Il avait acheté ce domaine, qui s'appelait alors « domaine de Moras » à un des ministres de Louis XVI, DUPRE de SAINT-MAUR. Le domaine s'appelle actuellement « domaine de Brémontier ». BREMONTIER était Ingénieur des Ponts et Chaussées. Napoléon 1er le nomma Ingénieur en Chef et lui ordonna d'assainir les Landes qui n'étaient alors que des marécages. BREMONTIER s'attacha donc à cette tache, planta des pins dans les Landes et fit ses premiers semis expérimentaux dans son nouveau domaine. Nous lui devons aussi l'assainissement du cimetière de la Chartreuse à BORDEAUX, la réfection de la route de TOULOUSE, actuelle nationale 113, et nombreux autres travaux.
N'oublions pas de parler de nos deux artistes cambais, Daniel COLLASSON et Robert CAUMONT. Ils étaient tous deux peintres, graveurs, poètes, compositeurs. Ils vécurent tous les deux dans la maison construite à côté de la grotte de l'ermite, « l'Ermitage». Daniel COLLASSON avait épousé sa nièce qui devint en seconde noce, Madame CAUMONT. Une partie de leurs œuvres a été léguée par Marcel NATTES à la commune de CAMBES.
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