Une balade au cœur du parc régional des Landes de Gascogne
Créé en 1970, le PNR s’étend sur 315 300 hectares et se découvre à pied, à cheval ou encore en canoë sur la
Leyre, rivière qui serpente au coeur de la forêt de pins –ou «pignada »- avant d’aller se jeter dans le Bassin d’Arcachon.
Nous sommes à St Symphorien.
La commune est située sur la rivière La Hure, dans la forêt des Landes au cœur du parc naturel régional des Landes de Gascogne, dans le sud-sud-ouest du département de la Gironde.
En gascon Sent Séfrian, arrondissement de Langon.
Environ 1700 habitants : les Paroupians. Plusieurs communes constituent le "pays Paroupian" (en gascon paroissiens) St Léger de Balson, Origne, Hostens, Le Tuzan, Mouchats, Balizac et St Symphorien. Le village a pris ce nom pour désigner ses habitants.
Au moyen âge le village était sous l’autorité de la famille d’Albret.
Le bourg se constitue de façon tardive au XVIIIe s. avec une quinzaine de maisons autour de l’Eglise.
L’Eglise de St Symphorien : faite de brique et de pierre de Style gothique (XVIe s) dont la façade a été refaite au XIXe s.
Dans la première partie de la randonnée nous avons pu découvrir l’habitat traditionnel de cette région.
L’habitat : Il est constitué de plusieurs hameaux disséminés dans la lande. Nous en avons traversés plusieurs
Arrivée à Lassus, quartier typique du massif des Landes de Gascogne,appelé airial, et qui se compose, dans une clairière isolée et plantée de feuillus, de maisons traditionnelles et de dépendances communes comme le four à pain
un airial désigne dans les landes une clairière au sein du massif forestier regroupant quelques maisons et leurs dépendances, (grange, bergerie…) Les pins cèdent la place à un espace de pelouse couvert de chênes parfois centenaires et de feuillus. Les airiaux d’un même village sont désignés « quartiers ». Ils étaient centres d’opérations communautaires : « tuaille » du cochon, travaux divers, festivités.
C'est sur ce magnifique airial que nous décidons de poser nos sacs pour le casse croûte
Cette grange est un petit musée ouvert à tous qui présente les différents métiers et les différentes activités que l'on pouvait trouver dans ce pays de landes ;
en effet la rive gauche de la Hure fut très prospère grâce à l’exploitation du pin maritime qui connut son apogée du milieu du XIXe siècle à 1930. Arrêt total du gemmage en 1960.
Le pin ou "l'arbre d'or ". Son exploitation avait de multiples facettes.
Tout est bon dans le pin : les gouttelettes de résine qui deviennent colophane ou essence de térébenthine et servent à élaborer médicaments, savon… Les troncs droits qui font le bonheur des charpentiers, les branches vertes étaient transformées en combustibles, les aiguilles et écorces permettaient de tracer des chemins dans la forêt, les copeaux prélevés sur la carre ou gemelles servaient d'allume feu.
Des panneaux présentent les principaux outils alors utilisés comme l'outillage principal du résinier avec
- Le Pitey échelle taillée dans un jeune pin avec cale-pieds de chaque côté taillés dans la masse conçu pour résiner en hauteur.
- Le Hapchot : lame tranchante recourbée pour pratiquer dans le tronc de l’arbre une incision verticale, la carre. Le long de cette carre coule la résine qui est ensuite canalisée par un crampon de zinc puis recueillie dans un pot de terre cuite. Le Gemmage s'effectuait de Mars à Octobre.
Autour de cette activité une ligne de chemin de fer fut ouverte en 1873 et fermée définitivement en 1977. C’est la disparition de l’activité traditionnelle.
Puis la commune connut une période de repli. Elle redémarre avec l’implantation d’une scierie à l’échelle européenne. d'Industries de la filière du bois ou de transformation des produits agricoles.
Nous découvrons une autre maison magnifique toujours dans la tradition landaise, (torchis et bois)avec son auvent traditionnel et bien sûr le four à pain omniprésent comme l’étaient également les fameux puits à balancier.
Une autre maison traditionnelle très bien restaurée avec son puits à balancier de bois pour pouvoir hisser plus aisément les récipients.
De magnifiques fours restaurés
Cette balade dans la forêt de pins si elle invite à la rêverie ne doit pas nous faire oublier la présence des palombières et donc des chasseurs !
Après une traversée dans un silence religieux nous découvrons un site magnifique :
le Moulin de Marian
Ce moulin sur la Hure a été évoqué à plusieurs reprises par François Mauriac dans son oeuvre et plus particulièrement dans "Le mystère Frontenac". Le Moulin est connu dès 1828 ou « moulin du gros ». Il conserve une partie de ses installations à l’intérieur : grande roue à broyer le grain. Une retenue d’eau en amont permet de réguler la Hure.
Peu à peu nous retrouvons la civilisation et le petit village de St Symphorien.Après avoir longé un parc
on découvre une maison de style arcachonais:le Chalet François Mauriac
le magnifique chalet de François Mauriac est actuellement propriété du conseil régional, au coeur d'un parc de 10 hectares baigné par la Hure et planté d'arbres centenaires.
Le jeune Mauriac y passait ses vacances Il y vécut en communion avec la nature et la vie( "Un adolescent d'autrefois").
L'écrivain François Mauriac puisera son inspiration dans cette lande et paysages girondins. que l'on retrouve dans l'atmosphère de son oeuvre romanesque. Il passa toutes ses vacances dans cet univers si particulier. Il perdit son père très jeune. Sa mère issue d’une famille bourgeoise possédait plusieurs propriétés dans les environs. Elle fit construire en 1895 un chalet (dont l’architecture s’apparente beaucoup à celle des villas de la ville d’hiver d’Arcachon), au milieu d'un magnifique parc au bord de la Hure.
Nous traverserons ces lieux où il campa ses personnages. (Thérèse Desqueyroux). Il rebaptisa St Symphorien pour les besoins de son roman "St Clair" (commune de St Léger de Balson), lieu emblématique où se trouve une fontaine miraculeuse réputée pour guérir les maladies de yeux.
Dans ces romans il étrille une bourgeoisie rurale étriquée enfermée dans de lourds secrets étouffés.
En flânant dans le village on peut y découvrir de très belles maisons, témoignage d’un passé prospère –
Enfin vient l'heure de se restaurer !
Dans la deuxième partie de la randonnée nous sommes en pleine nature.
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