12 Avril 2015
SAVIGNAC DE L’ISLE, commune rurale d’AQUITAINE, située en Gironde dans le Libournais, à quelques "encablures" des célèbres vignobles de Pomerol, St-Émilion et Fronsac. Sa population est de 500 habitants. Elle fait partie du canton de Guîtres.
Avant la révolution, la baronnie de Savignac en Fronsadais dépendait du duché de Fronsac (possession des Richelieu). Les seigneurs de Savignac sont mentionnés dans les textes depuis la moitié du XIVe siècle(net)
Enfin cette petite commune fait partie du pays GABAYE et ses habitants s’exprimaient en langue d’Oïl (proche du parler charentais).
Après avoir garé non loin de l'église Saint Félix ,nous traversons le petit village et nous nous retrouvons face à l'Isle où nous profitons d'un magnifique point de vue !
Une randonnée qui nous permet de découvrir les richesses du patrimoine communal notamment les châteaux de la commune voisine de Bonzac lovés dans leur écrin de verdure (propriétés viticoles furent, jadis, classées en appellation Fronsac)
Le château La Madeleine est un domaine viticole dont le bâtiment principal est inspiré du Petit Trianon de Versailles.
C’est à la fin du XVIIIe siècle que commence l’exploitation des sept hectares de vigne assurant la prospérité du domaine. En effet, à la fin du XVIIIe siècle, les vins bordelais sont déjà appréciés internationalement pour leur qualité qui les distingue des vins portugais, moins onéreux.
Si le château ne produit plus de vin aujourd’hui, il constitue un important témoignage de l’architecture viticole ancienne puisqu’il a conservé ses dépendances de 1760, notamment un cuvier, un chai, un hangar et un pigeonnier.(1760)
Le domaine appartient depuis 1910 à la famille Trochu.Monsieur Charles TROCHU qui, résidant au Chili, désirait regagner la France et s’y installer avec sa famille.
Monsieur Charles TROCHU, père de l’actuelle propriétaire, a été président du Conseil Municipal de Paris (qui équivaut au titre actuel de "Maire de Paris").(net)
De style anglo-normand, le château Trincaud illustre l’éclectisme des constructions du XIXe siècle.
C’est en 1857, qu’Alfred Lacaze, ministre plénipotentiaire, hérite de la propriété de Trincaud à Bonzac. Il y fait alors construire un château dans le goût de l’époque, s’inspirant des architectures étrangères. Avec ses toits d’ardoises à forte pente, ses murs à pignons, la diversité des couleurs des matériaux, le château Trincaud illustre le style anglo-normand popularisé par les villas balnéaires de la côte normande.
La dynastie Lacaze construit peu à peu des liens de plus en plus forts avec Bonzac et Pierre Lacaze devient maire en 1941. Quant au fils de ce dernier, Bernard, il se consacre à la viticulture et commercialise le vin de la propriété.(net)
Le vin de château Trincaud est classé Bordeaux Supérieur.
un arrêt plus loin ...
encore un autre château ! la Mairie de Bonzac
La mairie de Bonzac présente la particularité de s’être installée dans un ancien moulin à vent au XIXe siècle.
Le moulin à vent de Bonzac, situé à flanc de coteau, est composé d’une tour ronde, surmontée d’un toit conique. Elle est attenante à un bâtiment rectangulaire qui présente une toiture à deux pans couverte en ardoise. Cet édifice est percé de fenêtres et de lucarnes dont une fenêtre à meneaux subsiste au rez-de-chaussée.(net)
Juché sur le sommet de la colline de Bonzac, le Château Perrin d'Hoge domine l'immense et belle vallée de l'Isle
Ici le coteau offre un point de vue privilégié sur la basse vallée de l’Isle et le prestigieux vignoble de St- Emilion
encore quelques montées et descentes sous un soleil bien agréable !
nous quittons la commune de Bonzac pour rejoindre Savignac et son château féodal
Cette construction qui date du début du XIVe siècle est du même type que le château de la Brède (propriété de Montesquieu), est construit sur un polygone irrégulier (dodécagone) et flanqué d’une grosse tour ronde. Les contreforts des angles sont surmontés d’échauguettes.
Le château a été profondément remanié au XIXe siècle
. Au début du XVIIIme siècle dans son mémorial, le baron Joseph François Ignace de Labat, outre sa description de la vie bordelaise, le fait vivre au rythme de ses séjours en terre de Savignac.(net)
passage en pays Gabaye au niveau du quartier Pichot avec la présence d'un puits gabaye de plan circulaire
Jusqu’au début du 20me siècle, on parlait patois (le gabay) dans la vallée de l’Isle notamment chez les agriculteurs.
Les mots de cette langue d’oïl se sont peu à peu raréfiés dans les phrases jusqu’à disparaitre complètement.
Aux XVe et XVIe siècles, après des périodes de peste et à l’issue de la guerre de Cent Ans, de très nombreuses terres d’Aquitaine ont été abandonnées. Ce sont des familles de Saintonge, du Poitou, de Vendée, d’Angoumois... qui sont venues les remettre en état et les cultiver.
Nouvellement établis sur les bords de la Garonne et de la Dordogne ces hommes, ces femmes et leurs enfants ont fait l’objet d’un profond mépris de la part de la population autochtone, qui les affublait du qualificatif de « gavaches ». Ce terme, utilisé jusque-là par les Espagnols, désignait les étrangers ou les gens de peu d’intérêt.
Durant des décennies, les gavaches ont vécu entre eux sans nouer de vraies relations avec les Aquitains. Ils ont pourtant travaillé d’arrache- pied, relevant de nombreux domaines en ruine et relançant l’agriculture (net)
leur installation engendra le développement de puits ou fontaines couverts ou semi-couverts.
En effet les Girondins méfiants et craignant d’être empoisonnés couvrirent leurs puits.
Savignac-de-l’Isle possède un port, aujourd’hui simple lieu-dit ou quartier bas du village, d'ailleurs souvent inondé.
Des carrelets témoignent d’une activité de pêche saisonnière On y pêche aloses, lamproies sans oublier bien sûr les fameuses pibales ou civelles ; espèces très prisées sur le bassin de la Dordogne (net)
Une bien réelle activité régna sur l’Isle jusqu’au milieu du XXe siècle avec le transport en gabares de céréales et de vin.Ces activités ont laissé place à un tourisme fluvial à la belle saison
Le pont sur l’Isle avait été construit à l’initiative de Zacharie-Foy-Hyacinte-Servidie de Labat en janvier 1841. Actuellement l’Isle est traversée par un pont en béton du XXe siècle.(net)